Entre tenir bon et lâcher prise : une attitude positive face à l'adversité.

 
 
 

Nous avons tous ces moments où nous avons vraiment l'impression que « quand il pleut, il pleut à verse ». Dans ces moments désespérés, nous avons juste l'impression que le monde conspire contre nous et une vague d'émotions difficiles nous submerge : colère, anxiété, impuissance et même désespoir.

Dans ces moments, nous avons un choix. Un choix de se laisser submerger par ces émotions « négatives » ou de nous émerveiller devant les morceaux de paix, de gentillesse, d'amour, de beauté, de joie,... que nous expérimentons au milieu de ces moments difficiles.

Quand il pleut, il pleut à verse ! Pour de vrai !

Dans un blog récent, je vous ai parlé d'une randonnée dans la forêt tropicale (lire à ce sujet ici). Environ à mi-chemin du sentier, j'ai dit à ma famille de me laisser derrière pour qu'ils puissent arriver à la cascade et prendre des photos. C'est là que commence cette histoire.

Je suis sur un sentier et je ne peux littéralement aller nulle part. Les rochers sur le sentier sont glissants à cause de la forte pluie et la montagne est raide. Je peux voir du bleu dans le ciel et je sais que pas très loin, il y a un beau soleil qui brille. Mais là où je suis, je ne peux que sentir la pluie tomber sur le sac en plastique transparent que j’ai sur la tête. L'eau dégouline de partout, et comme je suis assis, mes chaussures sont trempées.

J'essaie de méditer pour m'aider à me concentrer sur autre chose que le fait d'être trempée. J'essaie de voir le positif : je suis devant un beau petit ruisseau dans la forêt tropicale. L'ironie : mon imperméable est sur mon lit dans notre chambre d'hôtel. L'humour : plus je médite et essaie de me concentrer sur le positif, plus la pluie devient forte. Je ne mens pas !

Et puis je lâche prise.

Je lâche les attentes. Je lâche la « performance » de ma pratique de méditation. Et je vis simplement le moment présent.

Entre tenir bon et lâcher prise !

Après avoir subi une blessure à la moelle épinière, j'ai lutté pendant des années pour m'adapter à ce que la vie était devenue. Je me réfugiais constamment dans ce que la vie aurait dû être. Là où ma carrière aurait dû m'emmener. Ce que j'aurais pu faire avec mes amies. Ce à quoi ma vie personnelle devait ressembler. Plus je m'accrochais à ces histoires, avec toutes les pertes qu'elles comprenaient désormais, plus je me sentais déprimée. Plus je me sentais impuissante. Plus je me sentais désespérée.

Et puis on m'a introduit à la psychologie positive et on m'a rappelé que je pouvais à la fois éprouver du chagrin ET savourer la beauté autour de moi. Cela m'a fait penser à tous ces moments où j'attendais que mon physiothérapeute soit prêt à me faire travailler en rééducation. Ces petits moments où je pouvais admirer toutes les forces et la beauté qu'il y avait dans la salle. Comment toutes ces personnes avec une nouvelle blessure à la moelle épinière travaillaient dur pour retrouver chaque parcelle de contrôle musculaire, comment leurs proches étaient là pour les encourager, comment chaque professionnel s'accrochait à l'espoir pour leurs patients, jusqu'à ce que nous puissions tenir cet espoir pour nous-mêmes.

Sur ce sentier à Hawaï, il pouvait pleuvoir à verse, je pouvais être trempée, mais j'étais vivante et en formee. La pluie était chaude, le ciel était bleu, les arbres d'un vert profond. Les gens descendant le sentier souriaient, les oiseaux chantaient et la cascade près de moi dansait. Et ça sentait le frais. Pourquoi devrais-je donner à ce moment un sentiment négatif ? Quand il était juste précieux.

Perspective et Forces de Caractère

Lâcher prise sur mes attentes de ce à quoi la journée ressemblerait, tout comme lâcher prise sur ce que ma vie aurait dû être, me libère pour savourer la vie que j'ai actuellement. Et c'est un cadeau en soi. Parfois, s'accrocher nous fait plus de mal.

Lâcher prise n'est pas question de tout rendre doux et rose.

Lâcher prise consiste à faire de la place pour vivre le moment pour ce qu'il est vraiment : avec le mauvais... ET le bon. Je peux être trempée, mais je suis à Hawaï. Je peux avoir une blessure à la moelle épinière, mais je peux voyager avec ma famille et découvrir le monde avec eux.

Je vous invite à en savoir plus sur vos Forces de Caractère, qui peuvent inclure la Perspective, l'Appréciation de la Beauté et de l'Excellence, et la Gratitude, à l'Institut VIA.


 
 

écrit par
Marjorie Aunos, PhD., est une chercheuse de renommée internationale, professeure adjointe, psychologue clinicienne et conférencière inspirante primée de Montréal, Canada.

 

Blog récent

Marjorie Aunos

Marjorie Aunos, PhD., is an internationally renowned researcher, adjunct professor, clinical psychologist, and award-winning inspirational speaker from Montreal, Canada.

Previous
Previous

Aires de jeux accessibles : un droit pour chaque enfant !

Next
Next

Tremblay, groupe de 5: avoir des limitations fonctionnelles n’enlèvent pas nos forces.